Chronique ouvrière

Heures supplémentaires :
l’arnaque se fait jour

mercredi 20 février 2008 par Alain MENNESSON

Travailler plus pour gagner plus, le slogan présidentiel s’est transformé en projet de loi. Regardons d’un peu plus près son contenu et montrons la duperie et la supercherie qu’il représente.

Regardons les textes de près et constatons que :

  • Faire des heures supplémentaires dépend de la décision de l’employeur ou de son accord,
  • Faire payer des jours RTT dépend également de l’accord de l’employeur,
  • Dépasser les 218 jours de travail pour les salariés au forfait jour dépend toujours de l’accord de l’employeur,
  • Faire payer des jours RTT non pris pour ces mêmes salariés nécessite encore l’accord de l’employeur,
  • Faire payer ses droits sur un compte épargne temps suppose l’accord de l’employeur,
  • Faire payer les droits acquis au titre de la participation est subordonné à un accord d’entreprise,
  • Obtenir une prime pouvant aller jusqu’à 1.000 euros qui ne sera pas déduite de l’impôt sur les sociétés (et donc pas intéressante pour les employeurs) est subordonné également à un accord d’entreprise.

Bref ! Les salariés qui pourraient être intéressés par cette « batterie » de dispositions ne sont-ils pas en droit de se dire « Sarkozy se fout du monde ! ». Où sont les envolées et les discours maintes fois répétés pendant la campagne « si vous voulez gagner plus, vous pourrez le faire en travaillant plus » ?
Finalement, tous les dispositifs Loi Tepa du mois de juillet et le projet de Loi présenté au Conseil des Ministres le 12 décembre dernier sont au bon vouloir des employeurs et n’offrent pas la possibilité aux salariés de décider de travailler plus ou de vendre leurs droits pour gagner plus.

Quoi de plus logique ? Puisque de toute façon les salariés le savent bien, c’est le niveau d’activités des entreprises qui détermine tout le reste et c’est le patron qui autorise et décide ou pas.

L’arnaque est patente, heureusement qu’il nous reste le père Noël et nos luttes !

Ce que les salariés veulent, c’est l’augmentation des salaires et donc de leur pouvoir d’achat. C’est le paiement du demi-milliard d’heures supplémentaires gratuites car non payées et qui font l’objet de 92% des interpellations d’inspection du travail par les salariés et les syndicats.

Ce que les salariés veulent, c’est le paiement des heures supplémentaires qui dépasse les 35 heures lorsqu’il y a des modulations du temps de travail qui conduisent à faire des semaines de 42-44 heures ou plus encore avec des samedis travaillés.

Ce qu’ils veulent, c’est le partage des richesses qu’ils produisent et donc des profits parfois faramineux qui s’ajoutent aux cadeaux faits aux patrons par les Gouvernements successifs avec les allégements et exonérations de cotisations patronales.

Ce que veulent les salariés, ce sont des Lois qui respectent le travail fait, toutes les heures travaillées, les efforts consentis et les contraintes familiales supportées par des changements d’horaires imposés parfois sans délai.

Nous ne pouvons accepter cette dérive du « tous au service des patrons », quand ils le veulent à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.

Ne laissons pas s’instaurer cette logique de la vente de nos acquis, bientôt de nos congés annuels, de nos congés d’ancienneté, pour essayer de maintenir nous même notre pouvoir d’achat, face à des blocages de salaire, au moment des Négociations Annuelles Obligatoires.

Préparons partout, les mobilisations nécessaires, le tous ensemble pour l’amélioration de nos vies de travail et de nos retraites à venir !


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