Chronique ouvrière

Répression anti-syndicale à EDF Guyane

vendredi 9 novembre 2007 par Claude BOURDIN

Contexte :

En Décembre 2006, les 4 centres EDF des DOM ont déclenché un mouvement
de grève à l’encontre du projet de filialisation de l’activité de
production dans les centres de Guyane, Martinique, Guadeloupe , Réunion
et Corse. Les syndicat CGT de Corse était solidaire de l’action mais
n’a pas appelé à la grève.

Ce projet a pour objectif, socialement, la suppression de plus de 50% des
effectifs dans un horizon proche . En Guyane, Ce mouvement aura duré 2
semaines début décembre et aura particulièrement perturbé le
fonctionnement de l’entreprise. Il débouchera sur un relevé de
conclusions dans lequel EDF s’engage à renforcer les moyens de
production, à augmenter ses investissements dans le domaine du transport
et à revoir certains aspects de sa politique commerciale dans les DOM.

En Guyane, le mouvement de grève aura eu également pour conséquence la
mise en œuvre par les 2 assemblées de Guyane (Conseil Régional et
Conseil général) d’une réunion du Congrès des élus (réunion
plénière des 2 assemblées) sur la question énergétique en Guyane. Ce
congrès, réuni fin Mars, a débouché sur l’adoption de plusieurs
délibérations reprenant globalement les revendications posées par
l’UTG/CGT lors de la grève de Décembre 2006 (augmentation
significative des moyens de production, augmentation significative des
dépenses liées au transport : construction de lignes haute tension,
aménagement de la production dans différentes communes de Guyane…) en
opposition avec les propositions de la direction d’EDF.

Ces 2 événements ont conduit à dégrader significativement les
relations sociales. La pierre d’achoppement, en interne, s’est
trouvée être l’accusation non fondée de la direction d’EDF Guyane
sur un prétendu vol de combustible qui aurait provoqué le
dysfonctionnement d’un moteur le 5 mars 2007. Cet événement aura
contribuer à faire exploser les relations sociales largement distendues
du fait des revendications jugées trop politiques de la grève et de
l’implication du syndicat dans le débat public. L’accusation de "vol"
a donné lieu à une communication interne et externe faisant état de vol
et d’actes de malveillance (flash info du 07 Mars 2007).

A la suite de sa diffusion, la très grande majorité des agents de la
centrale a profondément considéré que la direction attentait à sa
dignité et sa probité, d’autant que l’enquête menée par notre
organisation et l’analyse des techniciens concluent à une défaillance
technique sur le circuit d’alimentation en gasoil du moteur, et non à
un vol.

Différentes AG ont eu lieu débouchant sur les revendications ci-après
 :

Demande de Démenti de la direction

Demande de Retrait de la plainte contre X

Remplacement du Chef de centrale (en place depuis 6 mois) et dont le
management est perçu par les agents comme sciemment organisé pour
favoriser le démantèlement de la centrale...

L’accusation gratuite d’un prétendu vol de gasoil fut la goutte
d’eau qui a fait déborder le vase.

La direction maintient sa position et les relations avec le personnel de
la centrale de Degrad-des-Cannes se tendent encore plus. => Plusieurs
actions collectives ont émaillé les mois de Mars et Avril :

déménagement du bureau du chef de centrale

Interdiction d’accès du chef de centrale à la centrale (plusieurs
reprises)

Re-déménagement du bureau du Chef de Centrale

Empêchement de la tenue d’une réunion sous la direction du
directeur-adjoint au cours de laquelle différents griefs ont été
retenus à l’encontre de plusieurs agents : tapage, comportements
agressifs, participation à la « chute » du Directeur adjoint, entrave
à la liberté de déplacement du chef de centrale….)

Le dernier « fait fautif » date du 27 Mars (pseudo-agression du
directeur adjoint). La direction en a eu connaissance bien entendu le jour
même puisqu’elle avait alerté un huissier de justice qui a participé
à l’ensemble du scénario monté d’avance.

A noter : une pétition de plus de 80 agents sur 105 a été émise à
l’intention du directeur. Elle demande le renvoi du chef de centrale et
dénonce son management et affirme sa solidarité avec les agents
poursuivis.

CASTOR Jean-Victor : secrétaire de la section syndicale UTG/CGT de la
centrale de degrad-des-Cannes, 45 ans, 4 enfants, 21 ans d’ancienneté
=> licencié le 29 juin, gardé à vue le 15 mai, tribunal le 4
décembre.

BANGO Emilien : membre de la section syndicale, 40 ans, 1 enfant, 17 ans
d’ancienneté, technicien performance/chimie/environnement => licencié
le 29 juin.

GOMME Arsène : secrétaire adjoint de la section syndicale, 40 ans, 6
enfants, 17 ans d’ancienneté, chef d’équipe => rétrogradé de 3
niveaux + déplacé arbitrairement de son poste, gardé à vue le 15 mai,
tribunal le 4 décembre

SAMUEL Augustin : syndiqué à l’UTG/CGT, 47 ans, responsable de la
cellule soudure => mise à pied de 15 jours pour « moqueries et
railleries »

BARDOUX Christian : syndiqué à l’UTG/CGT, 42 ans, 3 enfants, 8 ans
d’ancienneté, mécanicien => rétrogradé d’1 niveau pour « 
moqueries et railleries », gardé à vue le 15 mai, tribunal le 4
décembre

ALIKER Gabriel : 54 ans, 2 enfants, préparateur électrique, 25 ans
d’ancienneté => gardé à vue le 15 mai, tribunal le 4 décembre.

Sahel LABRADOR : syndiqué à l’UTG/CGT, 29 ans, 3 enfants, 6 ans
d’ancienneté => gardé à vue le 15 mai, tribunal le 4 décembre.

Philippe JESBAC : secrétaire général du syndicat UTG/CGT de
l’éclairage, 38 ans, 3 enfants, 12 ans d’ancienneté, conseiller
clientèle chargé=> gardé à vue le 10 septembre, tribunal le 6 mai
2008.

Serge ROMNEY : secrétaire général adjoint du syndicat UTG/CGT de
l’éclairage, 44 ans, 2 enfants, 20 ans d’ancienneté, ingénieur =>
procédure disciplinaire en cours prévue pour le 19/10, gardé à vue le
10 septembre, tribunal le 6 mai 2008.

Claude BOURDIN : représentant du personnel UTG/CGT, membre fondateur du
syndicat, 51 ans, 1 enfant, 27 ans d’ancienneté, cadre responsable du
groupe informatique du Centre EDF Guyane => gardé à vue le 10 septembre,
tribunal le 6 mai 2008.

Roland RACON : secrétaire de section UTG/CGT de l’agence clientèle, 48
ans, 3 enfants, 19 ans d’ancienneté, responsable des interventions
clientèle => procédure disciplinaire en cours, gardé à vue le 10
septembre, tribunal le 6 mai 2008.

Clyde MARIEMA : ex-secrétaire de section UTG/CGT de l’agence clientèle
de Kourou, 30 ans, 2 enfants, 6 ans d’ancienneté, => gardé à vue le 10
septembre, tribunal le 6 mai 2008

Les grandes dates :

7 Juillet 2006 : Sortie de la PPI (programmation pluriannuelle des
investissements) qui prévoit l’augmentation de la puissance électrique
installée de + 20MW en 2011 en Guyane.

Septembre 2006 : arrivée d’un nouveau chef de centrale, Matthieu
Pédesert, à la centrale de production électrique de Degrad-des-Cannes
(DDC). Annonce par la direction du SEI (ancienne direction régionale EDF
des DOM) d’un projet global prévoyant le remplacement de plusieurs
centrales de production dans les 4 DOM et la Corse par des filiales pour
2010. Le personnel commence à se plaindre du management du chef de
centrale et constate que sa politique consiste à dégrader les résultats
de la centrale.

30 novembre au 14 décembre 2006 : Grève à EDF en Guyane, Guadeloupe,
Martinique. La direction générale d’EDF finit par accepter de
négocier, malgré elle, et une délégation des 4 DOM + la Corse part en
négociations avec Michel FRANCONY, directeur général d’EDF. Il
s’engage sur plusieurs aspects notamment : la révision de la PPI,
l’installation d’un nouveau moyen de production de 90MW au lieu des 70
MW prévus initialement, l’augmentation de 30% des budgets alloués aux
réseaux, la création d’une ligne 20kV entre St Laurent et Apatou,
l’augmentation de la puissance installée de la nouvelle centrale de
DDC, la révision de la politique commerciale d’EDF dans les DOM…).
Pendant la grève, le personnel en grève qui a pris possession des moyens
de production, redresse les résultats de la centrale de DDC et l’amène
à un niveau de résultats record jamais atteint depuis ces 10 dernières
années.

Février 2007 : La DIDEME (ministère de l’industrie) demande à EDF SEI
de faire de nouvelles prévisions en moyens de production pour établir une
nouvelle PPI, intégrant, pour la première fois depuis 30 ans, les besoins
des communes isolées de Guyane. C’est une victoire de la grève de
décembre. La répression qui va suivre consistera à nous faire payer nos
revendications jugées trop politiques et qui ont mis au grand jour les
politiques néfastes d’EDF en Guyane (désengagement du service public,
racket sur les clients, non application de la loi pour les clients les
plus démunis …)

Lundi 5 mars 2007 : démarrage de la Turbine à Combustion (TAC) n°11 par
3 fois, à la centrale de Degrad-des-Cannes, mais difficultés de montée
à plein régime de celle-ci pour produire de l’énergie sur le
réseau.

Mercredi 7 mars 2007 : Le Chef de centrale, sans consulter les agents
d’exploitation et notamment les Chefs de Quart en exercice, conclue
unilatéralement à un vol de gasoil par « désamorçage » du circuit,
alors que celui-ci est en charge avec une hauteur de 6m de gasoil. Sortie
du Flash Infos de la Direction dépôt de plainte par le chef de centrale
pour « vol de gasoil » sous couvert du directeur de centre Marc GIRARD.
Le personnel découvre avec stupéfaction les accusations. Le même jour,
la section syndicale UTG/CGT de DDC qui procède à une enquête se rend
compte de « l’erreur » du chef de centrale, et conclue à des
défaillances techniques empêchant la montée en charge de la TAC. Elle
interroge le chef de centrale qui maintient ses accusations.

Jeudi 8 mars 2007 : Les Chefs de Quart réunis, convoquent le chef de
centrale et l’invitent à procéder avec eux à une analyse technique
(REX) de l’incident du 5 mars. Il refuse et se défile. Les chefs de
quart procèdent néanmoins à l’analyse technique, et concluent, comme
la section syndicale à des défaillances techniques (voir rapport du chef
de quart Georges VALCY en poste le 5 mars). Compte-tenu de l’attitude du
chef de centrale à leur égard, ils se mettent en position de défiance
vis-à-vis de cleui-ci et refusent dès lors de procéder à des actes de
consignation, bloquant ainsi toutes interventions techniques de
maintenance. Le fonctionnement de la centrale est bloquée. Les chefs de
quart informent la section syndicale UTG de DDC du démarrage de leur
mouvement et de leur prise de position.

Pendant plus de 10 jours, plusieurs tentatives de montée en charge de la
TAC 11 seront réalisées, sans succès : elle restera à l’arrêt pour
les mêmes problèmes techniques, jusqu’au remplacement le 16 mars
d’une vanne régulatrice (photo ci-contre) sur le circuit de gasoil. Ce
jour là, après le remplacement de cet organe défectueux, la TAC
démarre et monte en charge normalement, produisant des ainsi des MWatts
sur le réseau électrique. Quelques jours plus tard, la pompe HP (Haute
Pression) située sur le circuit d’alimentation en gasoil est également
remplacée.

Vendredi 9 mars 2007 : La section syndicale de DDC réunit les agents en
Assemblée Générale, en présence des chefs de quart qui exposent le
problème. Après débats, l’ensemble du personnel reprend le
positionnement des chefs de quart et demande le retrait de la plainte, un
démenti de la direction d’EDF Guyane, et le départ de Matthieu
Pédesert de la centrale de DDC. Le directeur adjoint Claude HARTMANN,
dépêché à la centrale, refuse d’écouter les exigences du personnel.
En protestation, le bureau du chef de centrale est alors déménagé de ses
locaux par le personnel et la section syndicale UTG/CGT de DDC. La rupture
entre le personnel de la centrale et le chef de centrale Matthieu
Pédesert est consommée.

Semaine du 12 mars : 3 rencontres ont lieu entre le syndicat UTG/CGT et le
directeur de Centre Marc GIRARD de retour en Guyane, pour évoquer les
revendications du personnel sur l’affaire en question. A l’issue de la
3ème rencontre, le directeur de centre indique qu’il réfléchira et
qu’il recontactera les représentants syndicaux pour la suite qu’il
aura décidé. Aucun contact ne viendra plus du directeur, c’est le
statut quo. Quelques tentatives dérobées de réintégration du chef de
centrale dans ses bureaux se solderont par des échecs, le personnel ayant
mandaté les représentants syndicaux pour faire barrage à sa reprise de
fonction, tout en maintenant la demande de départ de celui-ci de la
centrale.

Vendredi 23 mars 2007 : l’ensemble des Conseillers Généraux et
Régionaux de Guyane réunis en Congrès en présence des deux députées
de Guyane (Christiane TAUBIRA et Juliana RIMANE) votent plusieurs
résolutions importantes reprenant les revendications du personnel et du
syndicat UTG/CGT en matière de politique énergétique pour la Guyane.
(voir projets adoptés). Le soir même, le directeur de centre prend
l’avion en direction de Paris et revient le dimanche.

Mardi 27 mars 2007 : Alors que cela fait plusieurs jours que le chef de
centrale ne se rend plus à la centrale de DDC, il réussi à
s’introduire dans le bureau du cadre maintenance. Le personnel (une
quarantaine d’agents) apprenant l’information, se rend dans le bureau
du cadre de maintenance, effectue un sit-in et demande à Matthieu
Pédesert de quitter la centrale. Sa présence est vécue comme une
nouvelle provocation.

Le directeur adjoint Claude HARTMANN se rend à la centrale en compagnie
d’un autre cadre de direction, ils seront rejoints plus tard par un
huissier et une cadre chargée du juridique. Le directeur de centre, est
quant à lui parti subitement à l’usine hydroélectrique de Petit Saut
située à 120 kms de là, alors qu’aucune réunion n’est prévue. Il
arrivera sur le parking de celle-ci et fera demi-tour ensuite (aucun
réseau GSM n’arrive à ce niveau). Pendant ce temps à la centrale de
DDC, la tension monte. Le directeur adjoint Claude HARTMANN demande au
personnel de quitter le bureau, qui refuse, tant que le chef de centrale
n’aura pas quitté les lieux. S’ensuit une situation rocambolesque où
finalement Claude HARTMANN se retrouve par terre puis est évacué par les
pompiers. Peu après, le chef de centrale quitte les lieux. Dès le
lendemain, les grands médias (AFP, TF1, LCI…) font état de « 
l’agression du directeur adjoint ». On parle même de « Happy slapping
 ». La criminalisation de responsables syndicaux a commencé. Pourtant, les
agents présents et témoins ont une toute autre version des faits,
affirmant que le directeur adjoint Claude HARTMANN, s’est jeté
volontairement de sa chaise et a simulé une chute. Les agents présents
remettent même en cause l’intégrité de l’huissier présent et
dénoncent ses accointances avec certains cadres d’EDF Guyane (la cadre
chargée du juridique notamment). Claude HARTMANN conduit aux urgences,
fera tout pour se faire délivrer un arrêt de travail de plus de 8 jours
en vain, les médecins de l’hôpital ne lui accorderont qu’un arrêt
de 3 jours. Il verra par la suite son médecin traitant pour prolonger son
arrêt de travail de 6 jours. Tous ces éléments feront dire par la suite
par le personnel qu’il s’agissait d’une opération commanditée. Des
agents affirment avoir entendu Claude HARTMANN chuchoter à l’oreille de
l’attaché de direction, Alain-patrick ROBINSON, quelques minutes avant
son show : "Ne t’inquiète pas, je vais tenter quelque chose, ça passe
ou ça casse".

29 mars 2007 : 3 responsables syndicaux (CASTOR, BANGO et GOMME) sont
suspendus de leurs fonctions avec une mise à pied sans salaire d’un
mois. S’ensuit ensuite le déclenchement d’une procédure
disciplinaire à l’encontre de 5 agents (les 3 précédents + SAMUEL et
BARDOUX pour « moqueries et railleries »).

Début avril : Pétition de 80 agents sur 105 de la centrale de DDC
demandant le départ du chef de centrale Matthieu Pédesert et l’arrêt
des mesures à l’encontre des mis à pied.

10 avril 2007 : Entretien préalable 1ère phase pour les 5 agents
accusés. Manifestation de soutien du personnel aux 5 agents concernés.
Dénonciation sur les médias par le personnel des versions de
l’huissier et de certains cadres sur les faits du 27 mars. D’autres
cadres, par peur pour leur carrière, se garderont bien de donner la vraie
version des faits. Dès lors, le personnel n’aura de cesse de dénoncer
une parodie de procédures disciplinaires.-* 19 avril 2007 : Grève
générale à l’appel de la centrale syndicale UTG contre la répression
anti-syndicale et pour les libertés fondamentales. Dispositifs policiers,
renseignements généraux et gardes mobiles en alerte + tireurs d’élite
repérés sur des bâtiments aux abords du siège d’EDF Guyane.

27 avril 2007 : les 3 agents suspendus se voient signifier une
prolongation de leur suspension de fonctions avec rétablissement de leur
salaire à compter du 30 avril.

15 mai 2007 : Garde à vue dans 3 gendarmeries différentes de CASTOR,
GOMME, BARDOUX, ALIKER et LABRADOR. Manifestation spontanée de
protestation du personnel et de soutien à leurs collègues par arrêts de
travail, occupation du siège d’EDF Guyane, et présence devant les 3
gendarmeries. Le personnel demande à la direction d’arrêter la
criminalisation de ses représentants. En réponse, le directeur, son
adjoint et un attaché de direction porteront plainte pour « 
séquestration ».

24 mai 2007 : Conseil de discipline des 5 agents précités. Refus des
représentants du personnel UTG/CGT et CDTG/CFDT de siéger dans une
instance paritaire truquée à l’avance au motif d’entorses aux
procédures disciplinaires de l’entreprise (violation de l’article 3
du statut). Saisine en référé du tribunal des prud’hommes sur cette
question. Le juge départiteur renverra les parties dos-à-dos, ne voulant
pas créer de jurisprudence. La direction s’obstine à tenir le conseil
de discipline, alors que les textes ne valident la tenue d’un conseil
qu’en présence de 2 représentants du personnel au moins, ce qui
n’était pas le cas.

Elle devait donc reconvoquer un conseil de discipline mais décide de
passer outre. Par ailleurs, le rapporteur de la commission n’a pas reçu
7 témoins à décharge qui mettent à mal la version de l’agression du
directeur adjoint. Celui-ci est muté par la suite vers Limoges.

25 juin 2007 : entretien 2ème phase des 5 agents. Ils refusent de se
rendre à cet entretien, estimant que la direction a violé plusieurs
règles (article 3, pas d’avis de la commission de discipline, non
re-convocation de celle-ci,…) et que leurs droits de défense sont
bafoués depuis le début. Début d’un mouvement de grève du personnel
qui durera jusqu’au 28 juin au soir, demandant l’arrêt des
procédures disciplinaires. Durant cette grève, tous les sites
stratégiques d’EDF Guyane sont quadrillés nuit et jour par les
gendarmes mobiles (postes de transformation, barrage de gendarmerie à
l’usine de Petit Saut…)

29 juin 2007 : Au matin, les 5 agents se voient signifier par huissier les
sanctions : 2 responsables syndicaux sont licenciés, un autre est
rétrogradé de 3 niveaux, un agent est rétrogradé d’un niveau et un
autre mis à pied. La direction décide de faire évacuer tous les sites
d’EDF par le biais de ses chefs de service (siège social, agence
clientèle, centrale de DDC). Elle décrètera plus tard qu’un
responsable syndical, Roland RACON, aurait, à lui seul, fermé l’agence
clientèle de Cayenne et enclenchera une procédure disciplinaire à son
encontre. Le directeur lui-même se cache et est introuvable. Nous
apprendrons par la suite qu’il logeait dans un hôtel sous une fausse
identité et sous protection policière. Le soir de l’annonce des
licenciements, la centrale UTG tient meeting au siège d’EDF. Les 5
agents sanctionnés font appel de cette décision. La direction n’a
toujours pas re-convoqué une nouvelle commission de discipline, comme le
stipule les textes.

2 juillet 2007 : Une délégation de 3 représentants syndicaux UTG/CGT
demande une entrevue avec le directeur. Celle-ci se déroule sous haute
protection des gendarmes à la direction du travail et de l’emploi.

12 juillet 2007 : Le directeur Marc GIRARD quitte la Guyane en catimini,
à bord d’un vol Air Caraïbes à destination de la Martinique, d’où
il prendra une correspondance vers Paris.

1er Août 2007 : Prise de fonction du nouveau directeur d’EDF Guyane,
Denis GIRARD.

3 Août 2007 : Le secrétaire général adjoint, Serge ROMNEY, reçoit par
huissier, une convocation signée du nouveau directeur pour un entretien
préalable 1ère phase. Il passera en Conseil de discipline le 19/10.

8 Août 2007 : Le nouveau directeur de centre, Denis GIRARD, rend visite
pendant une matinée à l’état-major de la gendarmerie en Guyane, à la
caserne de la Madeleine.

20 Août 2007 : Un nouveau Chef de centrale, Rui-Manuel DIAS, prend ses
fonctions à la centrale de DDC, en lieu et place de Matthieu Pédesert
qui retourne dans son unité d’origine.

10 septembre 2007 : garde à vue de 5 nouveaux responsables syndicaux
UTG/CGT, dont le secrétaire général du syndicat et son adjoint, pour la
pseudo-séquestration du 15 mai. Ils sont convoqués au tribunal le 6 mai
2008 pour les faits reprochés et pour refus de prélèvement d’ADN.

26 septembre 2007 : Entretien préalable 1ère phase pour Roland RACON,
responsable syndical

28 septembre 2007 : Les conseillers généraux réunis en séance
plénière, examinent le projet de nouvelle PPI. Un clash a lieu entre les
élus et les représentants d’EDF venus exposer leurs prévisions en
matière énergétique pour la Guyane, notamment sur la couverture
énergétique des communes isolées. Les conseillers réaffirment les
résolutions votées en Congrès le 23/03/07.

11 Octobre 2007 : Se tient à Paris une réunion entre la dircetion du SEI
(Système énergétique insulaire) d’EDF et une délégation des
syndicats CGT de Guadeloupe, Martinique, réunion et l’UTG pour la
Guyane. La direction déroule son plan de réduction des effectifs en
annonçant que ceux prévus pour la nouvelle centrale (DDC-B) en 2010 est
de 54 emplois, le nombre d’emplois actuels à la centrale de DDC étant
de 129 emplois. Faîtes le compte.

19 Octobre 2007 : la commission de discipline s’est réunie de 8H à
19H30 sur le cas de Serge ROMNEY – secrétaire général adjoint et
membre de différentes IRP (institutions représentatives du personnel).
La direction vote le licenciement.... Ce qui porte à 3 le nombre de
licenciements de camarades dans l’exercice du droit syndical.


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